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8 juin 2011

TT SPEACHES / MAI 2011

Illustration: vitfait
Nouvel épisode du Speaches. A chaque début de mois, l'écurie de Think Tank ouvre un post commun et le publie 30 jours plus tard. Ce mois de mai, c'était bien sûr le mois du Kilbi mais aussi la sortie de plein de disques qui sentent de plus en plus l'été. Allons-y!

Pierre: Il fait chaud. On a envie de se baigner et de se trémousser sur des airs légers. Alors à l'annonce d'un nouveau Friendly Fires, je suis presque à me réjouir surtout avec le souvenir de tubes estivaux grâce au remix baléarique signé Aeroplane avec Au Revoir Simone. au chant En fait, c'est bien parce que je me rappelais que de ce remix, que j'avais une bonne appréhension. Parce qu'en vrai, Friendly Fires, c'est une horreur qu'on appelle "dance punk". Ca suinte. Même plus bon pour être sur du Kitsuné. Un tel mariage entre rythmique simpliste et sons putassiers est un véritable appel aux divorces musicaux et aux maintiens des portes fermées des différentes chapelles. C'est tout le groupe qui confond pop et sucrerie écœurante sur PALA. Alors oui, la photo de perroquet est jolie, quelques intro sont pas mal. A la rigueur, on sauvera peut-être "Hurting" pour son côté disco gay presque amusant. Mais la voix du chanteur reste trop agaçante et le son trop sirupeux. On a beau être chaud, on est quand même pas prêt à bouger nos fesses sur n'importe quoi. Toi, Julien, t'as eu plus de chance dans la recherche d'un tube pour cet été?






















 Julien:  Je te trouve très en forme Pierre ce mois, en lançant ce Speaches par une bonne diatribe comme je les aime. Friendly Fires seront sur scène à Montreux cet été, pas sûr que tes propos retiennent la foule cela dit. Un tube pour l'été? J'en ai un! "Burning Photographs" de Chad VanGaalen, dont j'avais récemment parlé ici dans un joli Kino Klub. Pas de beats, mais du rock binaire, dans la pure lignée insoumise de Jay Reatard. De Calgary, Alberta, Vangaalen s'impose comme un des artistes les plus en vue de la scène indé US et avec raison: première écoute de DISAPER ISLAND (label Sub Pop), son deuxième album, et grosse claque immédiate, une production DIY parfaite, une voix d'angelot, dédoublée voire plus, des chœurs et des breaks malade, comme sur l'ouverture "Do Not Fear". "Peace On The Rise" est aussi splendide, comptine barrée et hallucinante, à écouter très fort, les guitares y sont d'autant plus incroyables. "Replace Me" ne manque pas d'arguments, dans un registre plus pop, apparaissant logiquement après deux ballades plus que correctes. "Blonde Hash" me réconcilie avec le shoegaze, dans un bloc d'échos, alors que "Shave My Pussy" termine la seconde partie de l'album par un morceau joué à la mandoline, dérangé et stupéfiant. Album du mois à tous les coups, brillant et maîtrisé: enfin un vrai bon LP de rock en 2011? Précisions: ce mec n'est annoncé nulle part pour l'instant, est–ce vraiment une surprise?


Pierre: C'est un truc qui reste quand même hyper fort aux Etats-Unis, que cette sorte de rock lo-fi, presque une forme d'artisanat local avec ses formations un brin traditionnels mais au talent certain en terme de jeu de guitare tout en gardant l'apparence d'une simplicité comme rurale. Un autre exemple en est donné avec White Denim. Ils sont trois, viennent d'Austin et je les avais vu en concert à Dallas et pratiquent un rock puriste avec des longs moments qui sont laissés aux guitares qui ma foi sonnent très joliment. Rien de nouveau avec leur nouvel album D, peut-être plus posé. Si tout ça est très bien fait et contient de jolies chansons, je dois dire que je ressens un peu la même chose que face à de porcelaine de grand-mères, c'est du très bel artisanant mais je reste bloquer par une ceraine barrière culturelle et  si je comprends qu'on ait envie de continuer à jouer de la musique dans une certaine tradition, j'en ai pas pour autant envie de continuer à en écouter et j'ai l'impression d'en avoir fait le tour avant de l'avoir commencé. Mais par contre, amateurs du genre, allez-y les yeux fermés, c'est du tout bon.


 Julien: Parmi le peu de nouveautés que j'ai pu écouter en rock, il y a cette chose bizarre signée chez Stones Throw, James Pants et sa "fresh beat". James Singleton vit dans l'Etat de Washington et joue de tous ses morceaux sur l'album. En ressort un truc foutraque à la Gorillaz, apostrophant les genres sans toutefois tenir sur la longueur. J'ai vachement aimé au début, moins par la suite. Il faut dire que cet album éponyme, distribué par Namskeïo, s'est vite vu dégagé de ma platine par la réédition de l'importantissime SCREAMADALICA des Primal Scream. Sorti en 1991, ce troisième album du groupe de Glasgow constitue sans doute le parfait remède au chagrin Happy Mondays, plus grand désastre / gâchis de la musique des années 80. Primal Scream, en 1991, est un des plus grands groupes au monde. Plus de Stone Roses, plus de Smiths, la New–Wave enterrée, Madchester vidée de son sang, ne restait plus qu'à cette équipe de parfaits branleurs emmenée par Bobby Gillepsie de sauver la Grande Bretagne, et donc le monde. Via "Don't Fight It, Feel It", ils y parvinrent, replaçant le propos sur le dancefloor, en after par le dub "Come Together" ou dans une orgie rêvée sur la bande–son de "Loaded". Primal Scream n'étaient pas dangereux, juste cools, et aptes à écrire des morceaux qui fendaient aussi le coeur ("Shine Like Stars", "Inner Flight"). Cela n'était pas donné à tout le monde, surtout pas à ces crétins de frères Gallagher, qui tentèrent toute leur vie d'essayer d'égaler ne serait–ce qu'un morceau de ce SCREAMADALICA. Cependant, il y avait pire: cette année–là, en 1991, Nirvana sortait NEVERMIND. Merci donc à Primal Scream et un constat: "Don't Fight It, Feel It". Passons à autre chose Pierre. Du dangereux, du vrai, n'est–ce pas?


 




















Pierre:  Au sein de l’équipe Think Tank, on est nombreux à écouter pas mal à de hip hop, or le blog ne l’a pas encore laissé paraître. Et c’est bien dommage, car tant de trucs passionnants sortent dans ce style et surtout on est tous opposé aux pseudo barrières entre styles. L’occasion m’est donnée avec le nouvel album de Tyler The Creator de commencer à palier à ce manque. Bien sûr, comme tout le monde, on a été soufflé par presque tout ce qui est sorti de l’écurie ODD Future, que ce soit les mixtapes collectives, ou les EP, que ce soit le premier de Tyler The Creator, BASTARD, et surtout celui de Earl. Arrivés à un moment où le rap commençait à être saturé de flow romantiques et de garçon propret à la Drake, les mecs de ODD Future sont venus rapporter un son plus sale et plus violent, oh combien nécessaire. Mais aujourd’hui dans un emballement médiatique où il devient difficile de dire autres choses que des louanges de ce top de la hype musical, je dois dire que ce nouvel album de Tyler The Creator est un brin décevant. Bien sûr, la voix incroyablement caverneuse de Tyler et les instrumentales lo-fi sont toujours bien-là. Les fat lines aussi : « I’m awesome and I fuck dolphins ». Il n’empêche que ce GOBELIN lasse un peu, avec des chansons moins inventives et moins fraiches que celles BASTARD. Surtout, le buzz est passé par là. Et Tyler verse dans l’autoréflexif. Au lieu de dire qu’il veut tout détruire, qu’il est totalement trash (cool) , il dit pourquoi il dit ça et en quoi personne ne le comprend vraiment (moins cool), ce qui donne des lyrics qui parlent surtout des médias et qui virent à la victimisation. Bon, je fais un peu la fine bouche et les grosses claques sont bien présentes dans GOBELIN, notamment avec "Transylvania", "Radicals", "She" ou encore "Tron Cat".


 Julien: Album très sombre j'ai trouvé pour ma part… Autre belle sortie du mois: KNEE DEEP des très appréciés WhoMadeWho. Moi qui suis un fervent adepte d'électronique, j'ai applaudi des deux mains en voyant le trio danois signer chez le label techno Kompakt, de Cologne (Michael Mayer, Sascha Funke, Gusgus, DJ Koze entre autres). THE PLOT, daté de 2009, plaçait WhoMadeWho dans le – très – haut du panier, avec des tubes ("TV Friend") et d'autres morceaux futés parfaitement taillés pour la scène (scène qu'ils aiment plus que tout). Troisième LP donc, autrement plus électro dans son format que les deux premières productions. Si "There's An Answer" ne donne pas énormément d'indications et que "Every Minute Alone" n'est rien d'autre qu'une super composition FM, "Musketeer" est autrement plus vénère dans un décorum proche de Giorgio Moroder – ces synthés! –  ou "All That I Am" pourrait très bien figurer sur une galette de Moderat. "Two Feet Off Ground" place WhoMadeWho dans la catégorie IDM aux côtés d'un Tim Exile par exemple. Pas de tueries putassières à la "Raveo" pour ce nouvel album, mais du très très solide, dense, autant surprenant sur la forme que rassurant sur le fond, m'était évertué depuis 3-4 ans à ne dire que du bien de ce groupe dont le leader mène une carrière en parallèle sous le nom de Bon Homme. Pour informations, le groupe devrait sortir un vrai album courant 2011. Selon Module Distribution: "Le groupe a délibérément choisi de garder les morceaux plus mélodiques et adaptés aux radios pour le deuxième album, même s’il est évident que le single “Every Minute Alone” est l’un des plus sombres et meilleurs morceaux que nous avons attendu de leur part". A suivre donc! Pierre, tu me dis que tu veux de nouveau parler de Austra? Les avais–je précipitamment enterré le mois passé?
























Pierre: Oui, en effet. Beaucoup plus réussi comme album pour accompagner les premiers moments estivaux que celui de Friendly Fires, je dis oui à FEEL IT BREAK d'Austra. A l'instar de the Knife, ce groupe est mené par une blonde au chant cristallin. Bon d'accord, Austra sont nettement moins mystérieux et dingue que le duo suédois. Néanmoins, on retrouuve dans FEEL IT BREAK une pop électronique simple, parsemée de bulle rafraichissante. Ca gaze! Il est possible que cet album me lasse rapidement et peut-être que si je l'avais écouté à un autre moment de l'année, il m'aurait moins séduit. Mais voilà, l'été est une saison de maillots de bain, de jupes, de sueurs, où on a très envie de dire oui à tout, même aux cocktails les plus fruités. Cet album d'Austra se laisse écouter avec plaisir avec un son coloré qui donne envie de se languir et de sautiller. Sans être génial, FEEL IT BREAK réussit à éviter les moments trop sirupeux ou trop grossiers, là où tant d'autres ont succombé au mauvais goût, et renferme nombre de moments joussisifs comme la montée "Darken Her Horse" ou la ritournelle à cloche pied de "The Future".


Julien: Bon plaidoyer mais je reste persuadé que tu vas très vite oublier cet album. Beaucoup plus électro maintenant: le 11–titres de Dominik Eulberg sorti chez Traum, Cologne. Il m'a fallu du temps avant de pouvoir écouter DIORAMA (distribué par Namskeio en Suisse), désespérant de devoir me contenter d'un seul titre aussi alléchant que frustrant: "Der Tanz Der Gluehwuermchen" devrait pas mal tourner cet été, sûrement remixé bien entendu, mais jolie track de fin de set, ses synthés tournoyant comme on le faisait dans les années 90 (oui, je pense ici à Robert Miles, sisi). Il y a d'autres choses intéressantes sur cet album, comme "Echomaus", pas loin de Nathan Fake, ou le très tech "Das Neunauge" qu'un Ben Klock passerait bien dans un de ses sets carrés. "Die 3 Millionen Musketiere" ou "Aeronaut" amènent plus de reliefs, dans un format presque pop, petits frère du très précieux "Wenn Es Perlen Regnet" (Pantha du Prince, hallo?). Bon croisement des genres avec ce DIORAMA, entre électornica et deep techno ("Islandmuschel 400"). Si nous étions journalistes aux Inrockuptibles, nous dirions: "parfait en attendant le nouveau Paul Kalkbrenner".























Pierre: Toujours dans l'électro, dans un registre plus post-disco, Zombi sort ce mois-ci un nouvel EP: ESCAPE VELOCITY. Un album assez fou, qui en cinq titres, invente un paysage lunaire à grands coups de synthétiseurs et de batterie. Une des meilleures actualisations de l'héritage kraut-kosmische que j'ai entendu depuis bien longtemps, peut-être depuis Oneida. Les deux mecs de Zombi font bel et bien renaître l'esprit du genre avec sa répétition acharnée et ses plages sonores en forme de mirage aux scintillements disco. DE3 est notamment une grande réussite: une chanson de plus de 9 minutes, voyage où l'on plance entre les monts avant de se prendre une bonne descente pleine de sacade. La batterie laboure avant qu'un final épique. Dans des contrées bien moins raffinées, Sebastian lache la sauce. A vrai dire, je ne pensais pas que des gens faisaient encore de la french touch à la Ed Banger. Les fluo kids, la tecktonik, ca va, on a bien ru mais il n'y a plus que les Italiens pour croire que c'est cool. C'est pas parce qu'on veut mettre le feu au dancefloor, qu'on est obligé dd'adopter un style pompier (jeu de mots, lol). Pour sûr ca doit être efficace sur le dancefloor, mets en mode écoute tranquillou, cela sonne surtout lourd et pompeux. Le nouveau Justice connaitra-t-il le même sort?


Julien: on coupe les basses, mais pas les synthés pour le nouvel album de Ezekiel Honig, (Anticipate Records), FOLDING IN ON ITSELF. Il y a notamment ce titre complétement dingue, "Between Bridges", que je mets volontiers comme morceau du mois, tant la production me laisse sans voix, dans un registre proche de Jan Jelinek par exemple. Une sacrée minimale, vaporeuse et gracieuse. Pas une composition couplet–refrain–etc, bien sûr, mais de quoi se laisser aller et envisager le retour de l'hiver avec sérénité. J'ai aussi retenu le nouvel EP de Fairmont, plus connu sans doute. Signé chez l'excellent label britannique Border Community (propriété de James Holden et abritant notamment Nathan Fake), Jake Fairley ne dépareille pas de son écurie sur ce 4–titres nommé VELORA (l'éponyme "Velora" est une splendide électro–pop, à considérer à l'heure de plier un set). "Cannon" aussi devrait connaître un franc succès, penchant largement vers des sons 90's. Au milieu se trouvent une tuerie techno ("Vanguard") ainsi que l'électronica "Ununoctium". Un très bon EP, à défaut de pouvoir écouteur dix milles autres sorties ce mois–ci.


Pierre: "Walk The River" ouvre l'album éponyme des Guillemots et l'espace d'un instant, je me dis presque que ce folk gnan gnan est pas si mal. Cédant à mes plus secrêts gouts pour les chansons d'amour, je suis à deux doigts de faire abstraction de cette introduction cliché au possible et des choeurs insipides. Qu'on se rassure, cette faiblesse passagère n'a pas duré. Il faut dire que tout WALK THE LINE guérit de tout romantisme folk et il est dûr de supporter l'écoute entière d'un album où les mélodies sont nazes et la production inintéressante. Du Keane mais en pire. Je sais que c'est dûr à imaginer mais oui cela existe. Evidemment, les Guillemots sont anglais. Difficile de comprende comment on peut encore enregistrer de tels albums et perdre du fric à le distribuer. Franchement, même les pré-adolescents les plus niais ne sont plus prêts à écouter une telle soupe. Ah si, peut-être en Angleterre, ce pays où on croit toujours que la brit-pop, c'est super. Que ceux que cette critique est trop dure, écoute "Yesterday Is Dead" en entier. Cette chanson se croit torturée, alors qu'elle n'est qu'énervante, dure l'éternité de huit minutes trente et se finit par le son de guitare le plus affreux peut-être jamais entendu.






















Pierre: Si on veut de belles mélodies, simples, un son de guitare parfait pour le dimanche soir quand on se retrouve seul à enlever le sable entre nos orteils, autant se tourner vers ceux qui savent vraiment y faire. Le nouveau Thurston Moore, DEMOLISHED THOUGTS, est un disque presque sans surprise mais sans défaut. La voix du chanteur de Sonic Youth envoute toujours autant et se déploie sur un album acoustique. Très différent de la rage noisy de son premier EP en solo, PSYCHIC HEARTS, Thurston Moore excelle tout autant dans ce registre plus calme. On se laisse bercer les yeux fermés quand l'artisan est de telle renommée et au milieu de ce qui semble un songe nocture, on est secoué de soubresaut fulgurent, quand le refrain de "Benediction" ou "Blood Never Lies". Aidé d'instruments classiques, la guitare prend le temps d'instaurer une ambiance, tout en douceur. Certainement le plus beau disque entendu depuis le dernier PJ Harvey.






















Pierre: Impsossible de terminer un speaches tourné vers les plaisirs lacustres et solaires sans parler d'un album chillwave. Même si ce genre n'était vraiment cool (selon la définition qu'en donne Constant Bonnard ici) qu'il y a deux ans, on avoue encore passer Washed Out pour partir se baigner. La nouveauté de cet été vient de Barcelone et est beaucoup plus fin que ses potes de Delorean: John Tallabot. Sur un EP parfait FAMILIES, avec un gorille au regard noir en guise cover art, il déguaine peut-être le son le plus chill de cette année, avec bien-sûr pour commencer un single langoureux, avec Glasser au chant charmant. Toutes les notes brillent, les rythmes tanguent et les plages sonores en appellent de réelles. L'EP est complété par deux titres instrumentaux, scintillant de multiples vagues emchainées de manière intelligente et toujours caliente. Vas-y, Julien, on sort la casquette, c'est les vacances et on part chiller sans rémission.


Disque du mois
Pierre: : Gang Gang Dance, EYE CONTACT
Julien: Chad VanGaalen, DISAPER ISLAND

Singles du mois
Pierre: Panda Bear, "Surfer's Hymn" (Actress Remix)
Julien: Ezekiel Honig, "Between Bridges"

Et ce dont on n'a pas pu parler ce mois, notamment:
Africa HiTech, 93 MILLION MILES
The Antlers, BURST APART
Ema, PAST LIFE MARTYRED SAINTS
The Oh Sees, CASTLEMANIA
Art Brut, BRILLIANT! TRAGIC!
Shabazz Palaces: BLACK UP
Julien:  N'en parlons même pas, je ferai mieux le mois prochain.


Le mois prochain
Artic Monkeys, SUCK IT AND SEE
Battles, GLOSS DROP
Crystal Stilts, IN LOVE WITH OBLIVON
Jonny, JONNY
Fucked Up, DAVID COMES TO LIFE
Woods, SUN AND SHADE
WU LYF, GO TELL THE FIRE TO THE MOUNTAIN
Ty Segall, GOODBYE BREAD
Yacht, SHANGRI-LA
John Maus, WE MUST BECOME THE PITILESS CENSORS OF OURSELVES
Bon Iver, BON IVER

Clip du mois: 

BOY FRIEND - Lovedropper (Official Video) from HELL, YES! on Vimeo.