Illustration: Red Flag Rave Party, 31 dicembre 1991 |
Pierre Raboud, collaborateur de Think Tank, organise dans le cadre de sa thèse académique une journée de recherche sur la notion de "scène". "Die Kleinen und die Bösen" : dimensions des scènes musicales mettra en perspective cette notion capitale dans la construction identitaire d'un genre ou d'un mouvement musical (intrin– et extrinsèque). Se succéderont de nombreux chercheurs avec comme sujets les scènes slam, le hip hop britannique, la scène techno undeground des années 1990, entre autres. Ca se passe mardi 26 novembre dès 13h15 au bâtiment Géopolis, salle n° 4799 (Université de Lausanne). L'entrée est évidemment libre que vous soyez étudiant ou non.
En tant qu’unité de description et d’analyse, la « scène » se retrouve de manière récurrente dans les recherches sur les mouvements musicaux. Ce terme renferme de nombreuses questions et pose différents problèmes. Parfois imposé médiatiquement, il suppose une identité commune à un rassemblement autour d’un mouvement musical, impliquant autant des producteurs qu’un public. Le terme de scène peut également pointer l’ancrage local d’un tel mouvement, cristallisé autour d’une paroisse. Ces notions d’identité et de localisation nécessitent une réflexion historique à même de comprendre non seulement les spécificités d’une scène particulière mais également son ancrage au sein d’une situation locale et transnationale spécifique. La scène apparaît bien comme une forme de bricolage entre ces deux dimensions. Est-elle l’expression d’une appropriation ? Comment la scène se reproduit-elle tant au niveau économique que social ? Si la scène peut créer son propre agenda et une idéologie spécifique, quels sont alors les enjeux touchés (genre, racisme, précarité) et quelles sont les limites de telles formes d’émancipation ?
Le but de cette journée de colloque est d’explorer ces différentes facettes des scènes musicales à travers différents cas concrets. Le titre, choisi pour cette journée, reprend le titre d’un album du groupe allemand D.A.F. (Deutsche Amerikanische Freundschaft). L’opposition entre « petits » et « méchants » nous paraît désigner ironiquement les dynamiques des scènes, souvent marginales, dans leur construction en rupture avec la société dominante. L’iconographie de cet album montre de plus des insignes soviétiques. En pleine période de guerre froide, elle inscrit ainsi le disque dans la situation historique internationale. Le groupe étant également connu pour ses positions ambigües envers le fascisme, on peut également y lire la tendance de ces scènes à développer des orientations politiques à la fois explicites et incohérentes.
Mardi 26 novembre 2013 – Géopolis, salle n° 4799
Programme:
13h15-13h30 Accueil et mot de bienvenue: Stéfanie Prezioso, université de Lausanne, IHES
13h30-14h00 «Les scènes slam : entre jeu et joute», Camille Vorger, université de Lausanne
14h00-14h30 «Les scènes musicales locales : enjeux économiques, enjeux culturels», Gérôme Guibert, université Sorbonne Nouvelle, cofondateur de la revue Volume !
14h30-15h00 «Clashes of Emotions: Punk Music, Youth Subculture, and Authority in the GDR - an History of Emotions », Juliane Brauer, Freie Universität Berlin
15h00-15h30 Pause
15h30-16h00 « Let's All Go on an Urban Safari: East London and the Rise of Socially-Aware Indigenous UK Hip Hop », Nicole Ives-Allison, University of St. Andrews, Centre for Study of Terrorism and Political Violence
16h00-16h30 «Force et faiblesse de l'underground techno dans les années 90-2000», Jean-Christophe Sevin, EHESS Marseille.
16h30-17h30 Discussion conclusive.
Discutant : Pierre Raboud, université de Lausanne, IHES
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