Illustration: Saïnath |
Pendant que dans les terres Fribourgeoises résonnaient les sonorités du quintette de Foals. Aux abords du lac de Lausanne, se produisait Bonobo, électrisant la salle des Docks comme jamais.
Bonobo, aka Simon Green de son vrai nom, est un producteur, compositeur et DJ anglais (the dude is from Brighton) signé sur le très célèbre label Ninja Tune (qui fête ses 20 ans) et en également, un de ses plus grand représentants. Depuis plus de dix ans, sa musique oscille entre Jazz, Chill-Out, Downtempo et Trip Hop en agençant habilement une multitude de couches sonores. Sa musique, souvent instrumentale, revêt de ce fait un côté très hypnotique, et promet un fabuleux voyage à quiconque se laisse emporter. Étant souvent venu dans nos vastes contrées en tant que DJ, c'est en formation live que le singe se produisit, à l’instar de Cinematic Orchestra. En effet, alors qu’il est seul à concevoir avec une minutie chirurgicale les moindres crépitements de ces compositions, Bonobo ne se contente pas, comme le font malheureusement trop de ses collègues, d’un simple DJ set pour qualifier de live la sortie de ses nouveaux albums, C'est donc en Jazz-Band qu'il défend les couleur de son très bon Black Sand, sorti durant l'année.
Ainsi, assurant lui-même la basse et les samplers, Simon Green s'est entouré d'un guitariste, d'un flutiste-saxophoniste (le génial Ben Cook), d'un batteur (Jack Baker, qui pendant son solo de batterie aurait fait passer Slayer pour des majorettes), d'un pianiste et d'une voix, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de la belle Andreya Triana à la voix envoutante comme nulle autres, qu'on pourrait également nommée comme la révélation Soul de l'année, en témoigne son premier album LOST WHERE I BELOG (produit par Bonobo himself) sorti cette année chez Ninja Tune. Elle n'en est d'ailleurs pas à son premier essai puisqu'elle a également collaboré avec Mr.Scruff et Flying Lotus par le passé.
C'est donc après une attente interminable, à subir la soupe d'un groupe minimaliste français dont je tairais le nom afin de vous éviter de la peine (et peut être, aussi parce que j'ai aussi oublié leur nom) que le Bonobo Band se produit. Un musicien arrivant sur scène après l'autre, en canon, ainsi démarre deux heures qui ne décevront pas. C'est sur les morceaux classiques des albums DIAL M. FOR A MONKEY, DAYS TO COMES et BLACK SAND que le public aura dansé, la majorité se laissant emporté les yeux fermé sur les rythmes jazzy du groupe et leurs nappes de xylophones. On aurait aimé peut-être un peu plus d'ANIMAL MAGIQUE, le premier album, mais tout semblait si parfait qu'il est impossible d'y trouver le moindre reproche. Mention spécial au solo d'Andreya Triana, samplant sa voix en guise de mélodie et assurant une magnifique performence ainsi qu'au duo saxo-batterie qui fit basculer le concert en une soirée dubstep des plus extrêmes. C'est donc après trois rappels d'un public en folie, que Simon Green, à la fois ému et exténué d'un tel accueil nous souhaite bonsoir et à bientôt, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on espère ça le plus vite possible.