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26 juin 2011

Sonar le jour, l’amour

Photo: Fred Gabioud
Tant de fois on en a entendu parler de ce Sonar et enfin on y est. De jour, il fait beaucoup trop chaud mais ce n’est pas cela qu’il va nous empêcher de nous dandiner sur les sets de Nicolas Jaar, Eskmo et bien d’autres. Sonar, je sue mais fais moi un enfant !

Le Sonar, pour ceux qui ne connaissent pas, se décline en deux volets pour deux tickets, deux endroits et deux ambiances bien différentes. De jour, c’est clairement l’amour, ca se passe en plein milieu du Raval, à l’intérieur et aux abords du musée d’art contemporain. La chaleur est intense, on transpire à grosses goutes (enfin surtout moi) mais les caipirinha sont là pour nous aider à tenir. Tout ça commence un peu tôt et on n’a pas pu voir le concert de Toro Y Moi à 15h. Il faut dire qu’on était bien sur la plage et que leur dernier concert au Romandie avait déçu tout le monde, tant c’était mou et sans la moindre vie. Bref, on préfère lancer les hostilités et commencer à suer nos tapas sur un des meilleures concerts vus entre jeudi et vendredi : Nicolas Jaar. L’album est déjà bon et après toutes ces fois où on a maugréé contre ces djs, producteurs, musiciens électroniques incapables de retranscrire leur musique en live, Nicolas Jaar a su, lui, trouver la bonne formule. Accompagné de trois autres musiciens, jouant de la batterie, du synthé, de la guitare et carrément du saxophone, Nicolas Jaar parvient à donner un supplément de vivacité live à sa musique sans jamais tomber dans une facilité putassière. Les chansons sont là, avec leurs constructions fines et leurs montées intelligentes et se permettent de s’adapter à un public avide de moments pour se trémousser avec des passages instinctivement dansants. Si le milieu du concert connaît un petit coup de mou, suite peut-être aux trop nombreux passages de saxophones, que dire du début et de la fin de ce set ! Il commence avec des "Variations" et "Colomb" monstrueuses, pimpées sans mauvais gout. Il a beau être seulement 17h, on l’oublie volontiers pour se sentir comme dans un club au bout de la nuit, alors qu’à côté de nous le speed s’étale sur les gencives. Avant que l’on ne meure de soif, Nicolas Jaar nous lance dans un final grandiose la meilleure chanson de ce Sonar : une version tout simplement génial de "Space is only noise if you can see" au beat dément, se permettant un refrain digne des meilleures clubs. Et quand on pense que cela ne peut pas aller encore plus loin et être encore plus bon, Nicolas Jaar accélère le tout, la foule croit défaillir avant de retomber sur un dub jouissif. On ne sait plus trop ce qui nous est arrivé mais on dit merci.


Après une telle claque, le show des Little Dragon ne pouvait que paraître un peu niais. Le quatuor suédois a bien quelques bonnes mélodies et des passages assez cool dans sa poche, le tout ne convainc pas vraiment. Avoir une chanteuse d’origine japonaise et des sons de synthé rigolo ne suffit pas toujours pour faire des chansons pop de qualité. Pour retourner vers quelque chose de plus exigeant, on change de scène et on pourra dire qu’en moins d’un mois on aura vu les Battles au complet. Après le groupe désormais trio au Kilbi, c’est cette fois l’ancien chanteur, Tyondai Braxton, qui se la donne devant nous. Comme souvent dans une séparation musicale, l’harmonie brisée se fait sentir et dans chacune des parties on déplore l’absence de l’autre. Ainsi si le live de Battles tombait parfois dans la facilité et souffrait de l’absence de véritable chanteur, le set de Tyondai Braxton connaît le travers opposé. Assis en tailleur, ce dernier délivre un show difficile d’écoute mais de qualité avec des passages franchement super et cette voix qui nous donne envie de crier "Atlas". Malheureusement, le concert pêche parfois par trop d’expérimentations et des sons insupportables empêchent de profiter pleinement du concert. Cette première journée se finit au soleil avec le showcase Ninja Tune dont on retiendra Offshore et surtout Eskmo qui nous firent nous dandiner des heures avec des sets ultra love entre dubstep, IDM, house et dance. On part se doucher et on revient.


Le vendredi je ne suis presque pas parti de la scène où se déroulait le showcase du label Tri Angle (traité dans un futur article) et n’ai donc fait qu’apercevoir le reste des réjouissances. Mince. Y a quelqu’un qui m’a dit que le dj set de Four Tet, c’était de la tuerie. Je la crois sur parole et il paraît qu’Atmosphere, c’était très bien aussi. Au Sonar, y a trop de choses et c’est tout du bon.