Illustration: vitfait |
Bonjour Pierre, c'est le début du mois de février. Et une nouvelle chronique pour Think Tank: TT Speaches. Une promesse, on parlera de chaque sortie veux–tu? Certes, ça ne va pas être de la tarte, mais tentons le coup. Surtout que niveau sorties ce mois, on est vraiment gâté: James Blake, PJ Harvey, Sonic Youth ou encore Bright Eyes. L'année commence très très fort. Mauvais plan pour débuter: Wire, ce groupe épouvantail du post-punk a sorti un nouvel album, paru sur leur propre label Pink Flag (oh la référence à leur disque-clé), et l'on n'a pas du tout rit. Pas que cet album vous retournait les tripes, au contraire. Dommage, il faudra encore attendre pour une nouvelle déflagration. Et ce n'est pas Sonic Youth qui s'en chargera avec leur BO du film Mais où est Simon Werner. Enfin, Simon Werner A Disparu. L'occasion de voir le groupe le plus in des étudiants en école d'art titrer leurs morceaux en français (" Les Anges au piano" ou " Jean-Baptiste et Laetitia" et encore mieux, "Thème de Jérémie") et ne pas se la fouler en refourguant leurs plans guitares à la Sonic Youth / Dieu est ici présent. Là non plus ça ne rigole pas, et on s'est bien contenté de passer leur bande-son de film pour lire notre journal quotidien. Voilà pour mon introduction tendance négative.
Julien: L'album le plus attendu de ce mois de février est le fait d'un begginer, ou presque: James Blake (cover). Signé chez R&S Records, son premier album semble collectionner les étoiles et autres bonnes notes, avant de recevoir des lauriers et des hourras estivaux sans aucun doute. On l'annonce presque partout cet été, cela dit je crains beaucoup pour le passage de sa musique sur scène. Il faudra vaincre le brouhaha obligé. Bon, c'est un détail. Pour l'album, je doute que Think Tank soit à 100% enthousiaste. J'y vois un véritable génie derrière les boutons, mais qu'en est-il des compositions? Est-ce que, finalement, on ne s'enflamme pas un peu pour rien? Après tout, ce LP me semble naviguer dans les mêmes eaux qu'un Bon Iver, les chansons et l'émotion en moins...
Pierre: Moi, j'avais trouvé vraiment intéressant ses deux premiers EP (CMYK et Klavierwerke) et j'ai eu très peur en entendant le single de l'album: "Limit To Your Love". Déjà, je ne comprends pas la nécessité qu'à James Blake de faire une reprise quand il a plein de compositions à lui. Et puis, sa façon de chanter me faisait vraiment penser à Anthony and The Johnsons, un des groupes qui m'irrite le plus. Cette espèce de virtuosité de la voix, ça m'ennuie. En plus, la production de ce single est assez classique. Mais après cette première déception, je dois dire que le reste de l'album m'a vraiment convaincu. James Blake réussit vraiment à digérer l'influence dubstep pour en faire des chansons entre bricolage et virtuosité. Je trouve surtout que pour un album aussi attendu, il y a vraiment des choix stylistiques intéressants. Sur mes titres préférés, la double "Lindesfarne" et "To Care (Like You)", il se passe très peu de chose, on a l'impression d'entendre une seule piste dans le silence d'une chambre, puis ça monte gentiment et ça devient franchement grandiose. Alors qu'on est tellement habitué à entendre des chansons saturées, la maitrise des silences par James Blake est juste magnifique.
Julien: toujours dans le registre électronique, j'aimerai vite revenir en arrière, au 31 janvier, pour parler de la compilation maousse du non moins prolifique label berlinois, BPitch Control: WERKSHAU place ainsi 17 artistes autour d'Ellen Allien, pour célébrer ses 12 ans d'activité. Est écrit sur la notice: "Imagine you had the job of representing your entire life in the form of seventeen songs - a difficult task? Unsolvable? BPitch control has attempted to do just that, packing a turbulent twelve-year label history onto one silver disc". Au programme donc, beaucoup de titres jamais sortis auparavant, entre la starlette Paul Kalkbrenner et les excellents Telefon Tel Aviv. Il y a de tout, de grandes choses – "Hiddensee" de Sasha Funke notamment – et d'autres choses moins vitales. Une bonne sortie néanmoins. Dans le même registre, Kompakt a sorti au début du mois la compilation POP AMBIANT, avec notamment les piliers du label, Paape ou Fehlmann et d'autre, Marsen Jules ou Triola, ce juste avant de lancer le EP de SBTRKT, STEP IN SHADOWS. Avant de sortir son premier LP, ce mec qui a longtemps côtoyé Modeselektor livre un 4-titres assez bon, entre dubstep élancée et proto – UK dance. Bien vénère, "Hide Or Seek" vaut le détour.
Pierre: En parlant de label électro mythique, Warp a sorti le premier album de Hundred In The Hands (cover). Et je suis franchement déçu, surtout que leurs précédents titres étaient bien plus frais ("Tom Tom", "Ghost"). Là, je trouve leur son hyper froid et lisse. Pitchfork en a dit un truc très méchant mais très juste: la seule gloire à laquelle Hundred In The Hands peuvent aspirer pour l'instant, c'est d'être remixé par Kitsuné. Et c'est vrai qu'on sent vraiment ce son genre électro-rock chic, un peu la musique lounge de notre époque. Il y a très peu d'âme dans le son de ce groupe. Même le single me laisse de marbre. Quand on écoute ce genre de musique, on se voit déjà s'ennuyer devant la publicité ou le défilé snob qu'elle va accompagner. Malgré tout le bien que je pense du label Warp, là je m'avoue tout sauf convaincu.
Julien: et j'ai presque oublié de citer les albums respectifs des allemands Isolée et de Steffi du label Ostgut Ton, taillé pour les platines mais souffrant de la concurrence ce mois-ci. pour te changer les idées, je te propose la petite bombe italian electro des parisiens de Discodeine (label Dirty / Pschent). Sisi, et il y a même des featurings d'enfer avec oncle futé Jarvis Cocker (futur ex-Pulp) – pour qui 2011 pourrait être une grande année, son groupe à lui, Pulp donc, devant se reformer cet été – ainsi que celui qui devrait être appelé le Roi Soleil, Mathias Aguayo pour lancer l'album ("Singular": le tube de l'été?). Moi qui attrape la nausée devant les choses d'Ed Banger ou Kitsuné, là il y a suffisamment d'arguments pour que ce duo traverse autant l'Allemagne des clubs sobres que l'Espagne.
Pierre: Sinon Vice Records a sorti le premier album de Win Win. Je trouve que ça sent un peu trop l'album de producteur (à la base du groupe, il y a XXXChange de Spank Rock). Il y a de bonnes idées, en soirée ça doit sûrement tabasser mais à l'écoute, l'album reste un peu froid et manque de cohérence. Surtout, les voix sonnent souvent de façon désincarnée. Le tout hésite entre disco baléarique, rave et restes de la vague Ed Banger. Par contre, sur cet album éponyme, il y a deux featuring qui valent le détour: "Interleave with you" et "Release RPM". Sur la première, on retrouve Alexis Taylor de Hot Chip pour une chanson plus lente et assez majestueuse, un peu ce que Yeasayer avait vaguement essayé de faire sur leur dernier album. Sur la seconde, c'est Lizzie Bougatsos de Gang Gang Dance qui s'y colle et plutôt bien. Sa seule voix convoque cette transe ressentie lors de son concert à Kilbi en 2009. Toute la chanson se colle parfaitement à cette voix et devient diaboliquement entêtante et tribale. Donc voilà Win Win ne sont jamais aussi bons que quand ils font des featuring, sachant parfaitement faire ressortir tout le potentiel d'une voix, comme quoi c'est pas si facile de sortir de son rôle de producteur. Quant à Gang Gang Dance, leur prochain album est annoncé pour mai et ça, ça m'excite vachement.
Julien: c'est quelque chose que l'on risque de suivre en effet. L'autre grosse sortie du mois, c'est évidemment le nouveau PJ Harvey (cover), de retours aux affaires (sérieuses pour le grand public). Tout le monde en a parlé, ce d'autant plus que les deux dernières sorties de Polly Jean avait frisé l'anonymat et donc réjouit la plupart de ses fans hardcores, entre folk crépusculaire à tomber à la renverse (WHITE CHALK) et rock brut avec son ami proche John Parish (A MAN A WOMAN WALKED BY). Ce 9ème album pourrait bien être celui de la consécration: à mi-chemin entre sophistication et rugosité, Harvey semble avoir trouvé la bonne mesure, dans un disque très classieux et, ô surprise, politique. Honnêtement, si l'on n'a jamais douté des orientations multiples de la britannique, on ne s'attendait pas forcément à cela. Grosse prise de risque, et album du mois pour ma part mon cher Pierre.
Pierre: Beaucoup moins de risque pris dans les disques de deux groupes de filles de Los Angeles: La Sera et Puro Instinct. Ou alors s'il s'agit d'aventure, ce serait plutôt du genre safari enfermé dans une voiture blindée suivant des routes toutes tracées. La Sera s'autorise une échappée hors des Vivian Girls pour sortir cet album aux influences sixties. Ce n'est pas que ses chansons courtes soient mauvaises, mais à force de sobriété, elles manquent franchement de densité. Pour le coup, je préfère le son tout aussi rétro mais plus fun de son groupe. Quant à Puro Instinct, je dois dire que c'est un phénomène assez étrange, qui montre bien l'explosion de la notion d'underground, surtout dans la ville californienne, où les catégories de hype, hip et underground sont généralement moins tranchées. Dans ce cas donc, on a affaire à des soeurs blondes et toutes propres mais qui font clairement du sous Ariel Pink. L'influence de ce dernier et d'une certaine lo-fi californienne, psychédélisme lascif et bricolé., est indéniable sur HEADBANGERS IN ECSTACY. J'ai été assez séduit à la première écoute et finalement agréablement surpris de voir l'influence d'Ariel Pink touché aussi loin, surtout sur "Stilyagi". Mais vite, on ressent la désagréable impression que le psychédélisme n'est ici que façade. Alors que les compositions d'Ariel Pink sentent vraiment la folie, les chansons de Puro Instinct ont plutôt le fumet d'un plat réchauffé. Et franchement, dire autant de fois de Los Angeles et California sur un disque, c'est suspect. Est-ce que la scène locale serait sur le déclin après deux années de gros boom?
Julien: avant que l'on boucle ce post, n'oublions pas de parler de Esben and the Witch. Leur premier album – VIOLET CRIES – signé chez Matador s'aligne dans le sillage de Beach House. On devrait en entendre parler très rapidement. Au niveau petits génies inclassables, outre James Blake, c'est le premier album de Nicolas Jaar (cover) qui est sorti aussi ce mois de février: SPACE IS ONLY NOISE, diamétralement opposé de ses multiples remixes chills ou hédonistes, à choix. Ici, il est question d'espace(s), d'exploration sonore et d'un énorme travail en studio. Ce petit mec au nom douteusement francophone replace tant son Chili que l'Espace ("Space is The Place" clamait autrefois le roi Sun Ra). Un album dense et ambitieux pour un über-DJ qu'on devrait voir un peu partout cet été. Voici peut-être le futur grand nom de l'électro. Tu voulais me parler de Cut Copy non ? En attendant, je termine mon mois TT Speaches avec l'album de Gil Scott-Heron I'M NEW HERE remixé par Jamie Smith des XX, ce qui donne WE ARE NEW HERE. Franchement, comme dans tout album de remixes, on ne va pas tout encensé, mais il y a vraiment de quoi se satisfaire avec ce phrasé / parlé associé à la dub du londonien. Ca fait un peu penser à Bobby Womack avec Gorillaz ou à des vieux morceaux dances des années 90. Jack White a produit l'album de Wenda Jackson, Jamie Smith remixé un autre vieux briscard. On a tout de même de quoi être fier de notre génération.
Pierre: Je vais effectivement conclure ce premier TT Speaches par une question sur Cut Copy. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer qu'est-ce qui plait tant chez eux? Parce qu'après avoir questionné les autres membres de Think Tank, je n'ai toujours pas eu de réponse satisfaisante. Bon d'accord, leur clip est assez bien, surtout le moment où il y a des voitures qui passent. Et oui, c'est une chanson tubesque. Mais moi, ce son kitch 80's, cela me touche pas vraiment, à vrai dire ça m'agace même assez vite, surtout sur tout un album. J'attends vos commentaires et peut-être qu'au mois de mars, j'aurai finalement compris.
Disque du mois:
Julien: PJ Harvey, LET ENGLAND SHAKE
Pierre: James Blake, JAMES BLAKE
Singles du mois:
Julien: Stranded Horse, "What Difference Does It Make ?" (The Smiths Cover)
Discodeine, "Synchronize" Feat. Jarvis Cocker
Pierre: Elite Gymnastics, " WAKA"
Panda Bear, "Last Night at the Jetty"
Et ce dont on n'a pas pu parler ce mois:
...And You Will Know Us By the Trail of Dead
Gruff Rhys
Bright Eyes
Yuck
The Twilight Singers
Toro Y Moi
The Go Team!
MEN
Stateless
Pierre: En parlant de label électro mythique, Warp a sorti le premier album de Hundred In The Hands (cover). Et je suis franchement déçu, surtout que leurs précédents titres étaient bien plus frais ("Tom Tom", "Ghost"). Là, je trouve leur son hyper froid et lisse. Pitchfork en a dit un truc très méchant mais très juste: la seule gloire à laquelle Hundred In The Hands peuvent aspirer pour l'instant, c'est d'être remixé par Kitsuné. Et c'est vrai qu'on sent vraiment ce son genre électro-rock chic, un peu la musique lounge de notre époque. Il y a très peu d'âme dans le son de ce groupe. Même le single me laisse de marbre. Quand on écoute ce genre de musique, on se voit déjà s'ennuyer devant la publicité ou le défilé snob qu'elle va accompagner. Malgré tout le bien que je pense du label Warp, là je m'avoue tout sauf convaincu.
Julien: et j'ai presque oublié de citer les albums respectifs des allemands Isolée et de Steffi du label Ostgut Ton, taillé pour les platines mais souffrant de la concurrence ce mois-ci. pour te changer les idées, je te propose la petite bombe italian electro des parisiens de Discodeine (label Dirty / Pschent). Sisi, et il y a même des featurings d'enfer avec oncle futé Jarvis Cocker (futur ex-Pulp) – pour qui 2011 pourrait être une grande année, son groupe à lui, Pulp donc, devant se reformer cet été – ainsi que celui qui devrait être appelé le Roi Soleil, Mathias Aguayo pour lancer l'album ("Singular": le tube de l'été?). Moi qui attrape la nausée devant les choses d'Ed Banger ou Kitsuné, là il y a suffisamment d'arguments pour que ce duo traverse autant l'Allemagne des clubs sobres que l'Espagne.
Pierre: Sinon Vice Records a sorti le premier album de Win Win. Je trouve que ça sent un peu trop l'album de producteur (à la base du groupe, il y a XXXChange de Spank Rock). Il y a de bonnes idées, en soirée ça doit sûrement tabasser mais à l'écoute, l'album reste un peu froid et manque de cohérence. Surtout, les voix sonnent souvent de façon désincarnée. Le tout hésite entre disco baléarique, rave et restes de la vague Ed Banger. Par contre, sur cet album éponyme, il y a deux featuring qui valent le détour: "Interleave with you" et "Release RPM". Sur la première, on retrouve Alexis Taylor de Hot Chip pour une chanson plus lente et assez majestueuse, un peu ce que Yeasayer avait vaguement essayé de faire sur leur dernier album. Sur la seconde, c'est Lizzie Bougatsos de Gang Gang Dance qui s'y colle et plutôt bien. Sa seule voix convoque cette transe ressentie lors de son concert à Kilbi en 2009. Toute la chanson se colle parfaitement à cette voix et devient diaboliquement entêtante et tribale. Donc voilà Win Win ne sont jamais aussi bons que quand ils font des featuring, sachant parfaitement faire ressortir tout le potentiel d'une voix, comme quoi c'est pas si facile de sortir de son rôle de producteur. Quant à Gang Gang Dance, leur prochain album est annoncé pour mai et ça, ça m'excite vachement.
Julien: c'est quelque chose que l'on risque de suivre en effet. L'autre grosse sortie du mois, c'est évidemment le nouveau PJ Harvey (cover), de retours aux affaires (sérieuses pour le grand public). Tout le monde en a parlé, ce d'autant plus que les deux dernières sorties de Polly Jean avait frisé l'anonymat et donc réjouit la plupart de ses fans hardcores, entre folk crépusculaire à tomber à la renverse (WHITE CHALK) et rock brut avec son ami proche John Parish (A MAN A WOMAN WALKED BY). Ce 9ème album pourrait bien être celui de la consécration: à mi-chemin entre sophistication et rugosité, Harvey semble avoir trouvé la bonne mesure, dans un disque très classieux et, ô surprise, politique. Honnêtement, si l'on n'a jamais douté des orientations multiples de la britannique, on ne s'attendait pas forcément à cela. Grosse prise de risque, et album du mois pour ma part mon cher Pierre.
Pierre: Beaucoup moins de risque pris dans les disques de deux groupes de filles de Los Angeles: La Sera et Puro Instinct. Ou alors s'il s'agit d'aventure, ce serait plutôt du genre safari enfermé dans une voiture blindée suivant des routes toutes tracées. La Sera s'autorise une échappée hors des Vivian Girls pour sortir cet album aux influences sixties. Ce n'est pas que ses chansons courtes soient mauvaises, mais à force de sobriété, elles manquent franchement de densité. Pour le coup, je préfère le son tout aussi rétro mais plus fun de son groupe. Quant à Puro Instinct, je dois dire que c'est un phénomène assez étrange, qui montre bien l'explosion de la notion d'underground, surtout dans la ville californienne, où les catégories de hype, hip et underground sont généralement moins tranchées. Dans ce cas donc, on a affaire à des soeurs blondes et toutes propres mais qui font clairement du sous Ariel Pink. L'influence de ce dernier et d'une certaine lo-fi californienne, psychédélisme lascif et bricolé., est indéniable sur HEADBANGERS IN ECSTACY. J'ai été assez séduit à la première écoute et finalement agréablement surpris de voir l'influence d'Ariel Pink touché aussi loin, surtout sur "Stilyagi". Mais vite, on ressent la désagréable impression que le psychédélisme n'est ici que façade. Alors que les compositions d'Ariel Pink sentent vraiment la folie, les chansons de Puro Instinct ont plutôt le fumet d'un plat réchauffé. Et franchement, dire autant de fois de Los Angeles et California sur un disque, c'est suspect. Est-ce que la scène locale serait sur le déclin après deux années de gros boom?
Julien: avant que l'on boucle ce post, n'oublions pas de parler de Esben and the Witch. Leur premier album – VIOLET CRIES – signé chez Matador s'aligne dans le sillage de Beach House. On devrait en entendre parler très rapidement. Au niveau petits génies inclassables, outre James Blake, c'est le premier album de Nicolas Jaar (cover) qui est sorti aussi ce mois de février: SPACE IS ONLY NOISE, diamétralement opposé de ses multiples remixes chills ou hédonistes, à choix. Ici, il est question d'espace(s), d'exploration sonore et d'un énorme travail en studio. Ce petit mec au nom douteusement francophone replace tant son Chili que l'Espace ("Space is The Place" clamait autrefois le roi Sun Ra). Un album dense et ambitieux pour un über-DJ qu'on devrait voir un peu partout cet été. Voici peut-être le futur grand nom de l'électro. Tu voulais me parler de Cut Copy non ? En attendant, je termine mon mois TT Speaches avec l'album de Gil Scott-Heron I'M NEW HERE remixé par Jamie Smith des XX, ce qui donne WE ARE NEW HERE. Franchement, comme dans tout album de remixes, on ne va pas tout encensé, mais il y a vraiment de quoi se satisfaire avec ce phrasé / parlé associé à la dub du londonien. Ca fait un peu penser à Bobby Womack avec Gorillaz ou à des vieux morceaux dances des années 90. Jack White a produit l'album de Wenda Jackson, Jamie Smith remixé un autre vieux briscard. On a tout de même de quoi être fier de notre génération.
Pierre: Je vais effectivement conclure ce premier TT Speaches par une question sur Cut Copy. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer qu'est-ce qui plait tant chez eux? Parce qu'après avoir questionné les autres membres de Think Tank, je n'ai toujours pas eu de réponse satisfaisante. Bon d'accord, leur clip est assez bien, surtout le moment où il y a des voitures qui passent. Et oui, c'est une chanson tubesque. Mais moi, ce son kitch 80's, cela me touche pas vraiment, à vrai dire ça m'agace même assez vite, surtout sur tout un album. J'attends vos commentaires et peut-être qu'au mois de mars, j'aurai finalement compris.
Disque du mois:
Julien: PJ Harvey, LET ENGLAND SHAKE
Pierre: James Blake, JAMES BLAKE
Singles du mois:
Julien: Stranded Horse, "What Difference Does It Make ?" (The Smiths Cover)
Discodeine, "Synchronize" Feat. Jarvis Cocker
Pierre: Elite Gymnastics, " WAKA"
Panda Bear, "Last Night at the Jetty"
Et ce dont on n'a pas pu parler ce mois:
...And You Will Know Us By the Trail of Dead
Gruff Rhys
Bright Eyes
Yuck
The Twilight Singers
Toro Y Moi
The Go Team!
MEN
Stateless